lundi 4 août 2008

Mariage à l'italienne



Sophia Loren et Marcello Mastroianni sur fond de guerre des sexes. Une bombe italienne et un macho repenti dans une fable drôle et glamour servie à la sauce napolitaine.

Synopsis
Domenico, riche commerçant de la région de Naples entretient une histoire d'amour avec Filumena une jeune prostituée des faubourgs. Crédule et amoureuse, la jolie courtisane se laisse mener par le bout de nez par ce dandy misogyne . Mais lorsque celui-ci décide finalement d'en épouser une autre, la belle sort l'artillerie lourde et fait vivre un véritable enfer à son ancien amant. L'histoire d'une vendetta féminine avec à la clé un beau macho apprivoisé. Nous, on boit du p'tit lait.

Analyse
Bien sûr, 'Mariage à l'italienne' n'est pas un grand film, non mais il fait partie de ces films qu'on aime à regarder en plein mois d'août alors que le chaland déserte les salles obscures. Léger comme une bulle, frais comme un sorbet et indolent comme les sixties. La recette est imparable : un duo d'acteurs plus-mythiques-tu-meurs, une narration à rebondissements et un humour de situation élégant et posé. Vittorio de Sica renoue ici avec un genre très en vogue dans le cinéma transalpin de ces années-là, la Commedia all'italiana. Ce courant marque un retour à l'insouciance en rupture réel avec le néoréalisme italien dont De Sica s'était fait le chantre avec des films tels que 'Umberto D' ou 'Le voleur de bicyclette'. En effet, les préoccupations de la libération semblent déjà bien loin est un souffle de légèreté glisse sur les nouvelles productions.

Sophia Loren versus Marcello Mastroianni. La prostituée catholique en quête de respectabilité face au notable friqué-ganté qui roule en cabriolet. Un match au sommet avec en point d'orgue, des scènes d'amour volées dans les ruines d'une ville bombardée. Un vrai couple sacrée du cinéma avec deux monstres. De quoi renvoyer Liz Taylor et Richard Burton au rayon liste de mariage de la Redoute. Mais l'envoûtement naît précisément de la mythologie immense qui lient ces deux acteurs.
D'abord Sophia Loren. Une icône sexuelle ayant inspirée cette jolie réplique d'Audiard : « Un gentleman c'est quelqu'un qui peut décrire Sophia Loren sans faire de gestes... ». Dans le film elle alterne scènes comiques et dramatiques comme elle change de robes. Simplement, sans paravent. Et puis y a Marcello, dans un beau rôle de salaud. Toujours au coeur de l'intention comique avec sa muflerie assumée qui donne naissance à des séquences d'anthologie. Comme cette scène où il propose (enfin!) à Filumena de lui présenter sa mère et que celle-ci se retrouve sans trop comprendre comment, à lui passer le bassin ! L'ambiance est gueularde et chaleureuse et les seconds rôles semblent plus vrais que nature : des servants trop curieux, des curés pas futés et des mammas un peu duègnes sur les bords.

Avec cette comédie d'un genre nouveau, De Sica fait une chronique ordinaire des rapports homme-femme en Italie. C'est drôle, c'est gai, c'est bien roulé. Un film mineur en mode majeur sublimé par l'éclat redoutable de la beauté pulpeuse de Sophia Loren. On en redemande!


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